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Alors que l'édition 2008 de « Nouvelle Star » a repris sur M 6 il y a cinq semaines, le vainqueur 2007 poursuit l'enregistrement de son album. Pour ce disque, dont nous avons pu écouter les premiers extraits, Julien Doré n'a pas choisi la facilité.
IL N'A PAS BEAUCOUP dormi. Julien Doré se remet péniblement d'une journée et d'une nuit sans fin passées avec son nouvel ami belge Arno. « On a enregistré un duo hier à Bruxelles avec ses musiciens.
J'avais écrit une chanson l'été dernier en anglais et je trouvais que cela sonnait comme lui. On s'est rencontrés. Quand je lui ai envoyé le titre pour qu'il écrive un texte en français dessus, il a dit oui. » Le morceau s'appelle « Sicilia » et figurera en bonne place sur le premier album du gagnant de la « Nouvelle Star » 2007 attendu le 12 juin.
Un jeune artiste fatigué donc, mais tout sourire quand il s'agit de parler musique. Au milieu d'une tournée de café servie à ses hôtes, il évoque spontanément Pete Doherty (« beaucoup crient à l'imposture, tout comme pour moi »), ou Brian Jonestown Massacre, révélé par le décapant documentaire « Dig » (« le nom de mon groupe Dig up Elvis vient de là »).

« Les bords de mer me désespèrent sans ta tronche »
Beaucoup des quinze chansons enregistrées sont encore en chantier. Reste à savoir ce qu'il peut déjà faire écouter. Il hésite, puis démarre par « Acacia », ballade folk mélancolique écrite par Cocoon, un duo auvergnat qui monte. Sa voix profonde aux manières appuyées habite instantanément le morceau soutenu par les choeurs fantomatiques de Morgane, la voix féminine du tandem d'auteurs-compositeurs.
Julien Doré n'a pas choisi la facilité, comme le prouve le morceau suivant, « Bouche pute », qu'il signe seul. Le titre en deux parties démarre dans une intensité retenue rappelant le rock dépouillé du Velvet Underground. « Un jour j'irai pisser sur tes hanches, provoquer toute leur étanchéité », disent les premiers mots du couplet avant que la chanson ne bascule dans une deuxième phase épique et un crescendo infini. La composition de Julien Doré impressionne. Mais, régulièrement, la Nouvelle Star préfère passer la main à d'autres. Doriand et Edith Fambuena cosignent « les Bords de mer », chanson de rupture où des grains de sable viennent enrayer la mécanique romantique. « J'ai bu la tasse en terrasse quand t'es passée pas toute seule », avertit le chanteur. « Les bords de mer me désespèrent sans ta tronche. Les bords de mer sont des posters où rien ne bronche », ajoute le refrain.
Intimiste, Julien Doré sait aussi lâcher les chiens sur « First Lady », concocté par le prometteur Babx. A l'intérieur, la princesse en question s'habille d'une robe de cuivre dessinée par l'orchestre décapant du Sacre du Tympan. Au milieu de ces premiers refrains ambitieux, on cherche le tube qui lui assurerait le succès public de son prédécesseur, Christophe Willem. Pas évident. Il y a bien « les Limites », qui résument à elles seules son histoire grand public. « Je dépasse aisément toutes les limites. J'aime en faire des tonnes, ça irrite », chante le jeune homme sur une mélodie légère, avant d'anticiper un éventuel échec. « Je vais quitter Paris, payer tout ça, me retrouver au bagne, casser des cailloux en Guyane ». Verdict populaire le 12 juin.
Emmanuel Marolle vendredi 21 mars 2008 | Le Parisien / Photo sous la propriété du parisien LP/JEAN.-BAPTISTE QUENTIN
L'interview dans le parisien

Le titre de l'album : Le titre de l'album à paraitre le 12 juin prochain sera "Ersatz", un nom qu'il avait en tête depuis de nombreuses années. De nombreuses personnalités ont participé à cet album rappelle le parisien ce 24 mars, comme les chanteurs Arno et Christophe, le groupe Cocoon ainsi que d'autres jeunes artistes comme Le Sacre du Tympan et Babx. Le premier single de cet album commencera à être diffusé, prochainement
Découvrez quelques images de Julien en studio grâce à cette vidéo. Vous pourrez ainsi entendre quelques notes du premier single extrait de l'album, Les Limites.





En se produisant à Baltard, Julien Doré revient sur le lieu de son sacre. En attendant la sortie d'Ersatz, le 16 juin, il interprète son single: Les Limites. Rencontre avec un artiste qui aime intellectualiser et sait aussi parler franc.
André Manoukian estime qu'il manque un ovni dans cette sixième saison, quelqu'un qui pète les plombs, un peu comme vous...
Julien Doré : Je trouve juste que c'est un peu lisse cette année. Ça s'est «parisianisé». J'ai toujours autant de respect pour les gens qui font l'émission, mais c'est devenu snob. Je n'ai aucun problème avec les candidats, mais ils ont tous le même univers, donc ça devient un peu chiant à regarder.
Votre album Ersatz témoigne d'une ambiance plutôt langoureuse. Est-ce pour signifier que vous êtes autre chose que le chanteur survolté de Baltard ?
Quand j'écris, ce n'est pas pour amener les gens ailleurs, ça je m'en fous. Je fais de la musique pour me faire plaisir. Et, si le public me suit, je suis le plus heureux du monde. Je ne me suis jamais posé la question de savoir ce qui était attendu. Sur scène, je pense toujours être le même mec, et je prends le même plaisir.
L'argumentaire de votre album souligne votre passion pour «la beauté et la poésie»...
Pour moi, cela symbolise les retrouvailles avec le premier degré, avec des v,aleurs qu'on néglige: la poésie, le lyrisme, l'héroïsme. Autant de valeurs qui font qu'on est des hommes. Aujourd'hui, le cynisme et le second degré sont beaucoup plus «hype» et créent un effet de mode. Tout ça me donne envie de gerber.
Carrément ?
Je trouve cela assez dangereux pour l'oeuvre. Des artistes soi-disant «underground» passent dans des talk-shows dégueulasses pour se réclamer d'un univers populaire. On invoque le populaire parce qu'on a envie de vendre plus de disques, alors qu'avant on était juste content d'en vendre trois... En même temps, on peut dire que je fais la même chose. J'ai moi-même tendance à vouloir intellectualiser pour me protéger. Parfois je pourrais dire les choses plus simplement...
TV MAG • Le 04/06/2008 par Stéphanie Raïo















* Le 1er album de Julien Doré, sorti le se classe 2e du TOP ALBUM en premiere semaine du 14 au 21 juin, soit 43 369 ventes après une grosse campagne de promotions dans la presse écrite et à la télé. Il se classe derrière Coldplay et realise un score doublement inférieur à Christophe Willem l'an dernier (plus de 82 000 ventes en première semaine, et une entrée en première place).
* En 2e semaine il conserve son classement à la 2e place du 22 au 28 Juin.
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Il y a : 1 Commentaires | Par : Nico |