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La télé réalité truquée : Le témoignage [MAJ 03/06]

Le journaliste Philippe Bartherotte qui avait déclenché le scandale au printemps 2007 en révélant que Pékin express l'émission de m6 était truquée, refait parler de lui en ce début 2009 en sortant en librairie un roman où il délivre cette fois tous les secrets de la télé réalité... Il précise que le livre a été relu par des avocats et qu'il a toutes les preuves de ce qu'il avance, si les chaines lui font un procès...

* Sur l'ile de la tentation on apprend ainsi que de la drogue, la cocaïne plus précisément circule ouvertement sur le tournage, les participants sont soulés au champagne, dorment peu, histoire d'être bien manipulés...

* Concernant Pékin Express il confie ce jeudi 29 janvier sur direct8 que l'émission était bien truquée dès la première saison, qu'en Belgique pays créateur du programme il ne l'est pas, que M6 n'a jamais porté plainte contre lui finalement contrairement à ce qu'ils annonçaient...
Ainsi il révèle que les cameras s'arrêtaient de tourner quand ils voulaient pour par exemple les faire dormir à l'hôtel au lieu de dehors comme on nous le fait croire, que des voitures sont payées pour prendre les candidats etc (news spéciale ici).


Voici son interview sur direct 8 ce 29 janvier



CRITIQUE DU JOURNAL LIBERATION : Confessions d’un repenti de la télé-réalité
Livre. Un journaliste raconte les dessous de «Pékin Express» et autres. «Ile de la tentation».

Ça sent la poudre et le règlement de comptes. Dans la Tentation d’une île qui sort demain en librairie (1), Philippe Bartherotte raconte les moindres détails du système de la télé-réalité française. Il connaît la question : il a travaillé de 2001 à 2007 sur la quasi-totalité des émissions à succès de TF1 et M6. L’Ile de la Tentation, Pékin Express, Star Academy, Mon Incroyable Fiancé, Greg le Millionnaire, Nouvelle Star, que du lourd. Et le résultat n’est pas piqué des vers.

Manipulations, tricheries, humiliations, voire sadisme sont, selon lui, les ingrédients du genre. «C’est comme une secte avec des méthodes plus ou moins légales, des producteurs gourous et des candidats esclaves soumis.» Les «gourous» en question, abondamment cités tout au long des 300 pages, devraient apprécier, et les réactions ne devraient pas se faire attendre. Si les révélations de ce journaliste de 32 ans ne sont pas exactement une surprise à propos du cynisme de ces productions, c’est la première fois qu’un tel luxe de détails est fourni sur les coulisses crapoteuses de cette industrie florissante.

Caprices. Pendant ces sept années, Philippe Bartherotte était «producteur de segments» ou PDS, l’intitulé de rigueur pour désigner les soutiers qui pistent les candidats pas à pas en leur fourrant une caméra sous le nez, histoire de ne rien manquer de leurs états d’âme. Mais pas que ça. Les PDS sont aussi, selon lui, l’instrument qui sert à «dresser les candidats». A les faire obéir aux caprices de la production. A briser leurs dernières réticences aussi. Et à le croire, il était un des meilleurs.

L’an dernier, Philippe Bartherotte avait secoué le cocotier en affirmant que Pékin Express était truqué (Libération du 6 mars 2008). Après une petite agitation, l’affaire s’est réglée discrètement en interne par des évictions et un changement de production. Bartherotte, lui, n’a jamais été poursuivi, contrairement à ce qu’avait promis M6. Cette fois, il déballe tout. Les magouilles de Pékin Express, mais aussi la cruauté hystérique de l’Ile de la Tentation, les castings sauvages dans la rue, la complicité des patrons de chaînes, la gabegie généralisée et la loi du silence. Il raconte étape par étape comment la production roule dans la farine les candidats afin qu’ils deviennent, de leur plein gré, des monstres de foire l’espace d’un été.

Parodie. Exemple, Daniel, le colosse de l’Ile de la Tentation 2007 qui, deux jours après avoir débarqué sur le tournage, avait abandonné le jeu pour déclarer sa flamme à la femme de sa vie. Le rebondissement avait été aussitôt exploité par la production qui avait organisé une parodie de mariage sur l’île. «Certainement la scène la plus grotesque à laquelle j’aie jamais assisté», écrit Bartherotte. Caméramen, régie, production, tout le monde pleure de rire. «Tout le monde sauf Daniel et Bérengère qui sont en train de se marier sérieusement.»

Autre exemple : le Village. Ce projet de Be Happy Productions, filiale de Fremantle, consistait à recruter des chômeurs longue durée, à les emmener à Mazère, un village de Haute-Garonne, et à observer leur réinsertion dans le monde simple et vivifiant de la campagne. Bartherotte raconte les candidats recrutés à la soupe populaire, la complicité vaguement perverse du maire, l’insistance de la production pour mettre en scène la misère en mélangeant le cocasse et l’émouvant. L’émission a été intégralement tournée et montée mais jamais diffusée. Quelqu’un a empêché le service public de se ridiculiser pour de bon. Bartherotte explique aussi comment le système exploite sans vergogne le système des intermittents du spectacle, lui permettant de passer quatre mois par an sur une plage de Rio avec l’argent de ses allocs.

«Rouage». Reste la question de la crédibilité du témoin, comme on dit dans les séries judiciaires américaines. Que faut-il accorder à «un rouage parfait du système, un bon petit soldat» ainsi qu’il se définit ? C’est un élément intéressant du livre car si le style rentre-dedans est parfois maladroit, inutilement grossier pour souligner l’obscénité ambiante, Bartherotte s’abstient de faire la leçon et ne se ménage pas.

Le livre est aussi l’itinéraire d’un sale type. Il raconte comment, à chaque étape de Pékin Express, il drague de pauvres filles russes qui couchent avec n’importe qui dans l’espoir de quitter leur patelin. Il admet même volontiers une certaine jouissance quand il brise les candidats. La Tentation d’une île est une accusation mais aussi la tentative de rédemption d’un jeune homme qui a fini par comprendre ce qu’il faisait.

(1) Editions Jacob-Duvernet, 20 €.
LIBERATION 28 JANVIER 2009



Les dessous de la télé-réalité
Sexe, boisson, sadisme, manipulations... Un livre dévoile les coulisses peu reluisantes des émissions

PARIS Philippe Bartherotte aime visiblement mettre les pieds dans le plat. Ancien membre de production d'émissions de télé-réalité, ce journaliste a travaillé, de 2001 à 2007, sur L'île de la tentation , la Star Academy, La Nouvelle Star, Greg le millionnaire ou encore Pékin Express , dont il avait d'ailleurs dénoncé avec fracas les magouilles l'an dernier. Cette fois, il a décidé de tout déballer dans un livre au titre évocateur, La tentation d'une île (Éditions Jacob-Duvernet).
En 300 pages , l'auteur ne laisse rien passer, dénonçant toutes les manipulations dont il a été le témoin, mais aussi le complice. Tricheries, humiliations, voire sadisme envers les candidats, tout y passe.

Première étape, les castings. "Contrairement à ce que vous croyez, les couples que vous voyez se désintégrer sur L'île de la tentation ne se sont pas inscrits spontanément. Essayez, vous verrez. Vous n'avez aucune chance", ironise d'emblée Philippe Bartherotte, qui sait de quoi il parle, puisqu'il a été chasseur de têtes.
La technique des castings sauvages est simple. Il aborde les gens en rue, en boîtes de nuit, dans les bars, les flatte, les séduit, jusqu'à ce qu'ils acceptent. "Je n'avais rien, pas de cartes de visite, rien pour prouver que ce que je disais était vrai. Et pourtant 90 % de mes proies me laissaient leur numéro de portable." Suivent les auditions. Ultradiscriminatoires. "Tout est passé au crible : religion, consommation de stupéfiants ou d'alcool (celles qui ne boivent pas sont pénalisées), relations sexuelles dès le premier soir, fréquences des rapports..."

Arrivent alors les tournages. Dont les participants ne sont souvent prévenus que quelques jours à l'avance, pour qu'ils n'aient pas le temps de cogiter. On les met alors dans un hôtel, on les prive de leur GSM, on les coupe du monde. Un vrai conditionnement psychologique.
Des tournages sur lesquels, dixit l'auteur, on voit passer l'alcool à gogo (lire ci-dessous), mais aussi parfois de l'héroïne. Il y a aussi les manipulations. Notamment lors des interviews au confessionnal. "Généralement, elles durent près de deux heures. On ne cesse de répéter les mêmes questions au candidat jusqu'à ce qu'il nous donne ce qu'on veut."
Frédéric Seront © La Dernière Heure 2009 (30/01/2009)


"L'alcool comme carburant"(30/01/2009)
Pour l'auteur, L'île de la tentation est une machine à broyer du couple !
PARIS De toutes les émissions de télé-réalité sur lesquelles Philippe Bartherotte a travaillé, L'île de la tentation semble bien être celle de tous les excès et de toutes les manipulations. Depuis les castings jusqu'aux tournages. Dans la ligne de mire, notamment, les scènes de beuverie quasi quotidiennes provoquées par la production pour mettre les candidats en condition.
"Si L'île de la tentation est une machine à broyer du couple, l'alcool est le carburant nécessaire au fonctionnement de la machine. Sur des candidats déjà épuisés par leur rythme d'activités, le manque de sommeil et le soleil, il produit des effets prodigieux."
Le champagne arrive ainsi par caisses entières. "Pas de bonnes images sans champagne. Pas de body language sans champagne. Alors, quand le régisseur nous semblait radin sur les quantités, nous allions le convaincre de rajouter des bouteilles. Car si les candidats n'ont pas à boire, la soirée est morte. Il ne se passe rien."
Il n'y a d'ailleurs pas que sur L'île de la tentation que les esprits s'enivrent. "Sur le Bachelor, on distribuait à chaque participante des bouteilles faciles à glisser dans leur sac à main ", explique dans le livre un ancien régisseur de plateau. Idem pour Les colocataires diffusés sur M6. "Au début, nous avions 8 bouteilles pour 16 candidats. Puis, au fur et à mesure des éliminations, le nombre de participants baissait, mais pas forcément le nombre de bouteilles."
F. S. © La Dernière Heure 2009


Témoignage d'un repenti de la télé-réalité
Journaliste sur des émissions de télé-réalité, Philippe Bartherotte a été le premier à dénoncer les tricheries de Pékin Express, qu'il détaille dans un livre. Il dévoile également les coulisses d'autres productions, comme celles de L'Île de la tentation. Interview.
Pourquoi avoir écrit La tentation d'une île* ?
Ca faisait longtemps que j'y pensais. Je tiens un journal depuis l'an 2000, sur les faits marquants de ma vie. Je raconte justes des faits parfois accablants et je décris la marchandisation de l'être humain. Avec ce livre, j'ai choisi d'être quelqu'un de bien et de ne plus être dans le pêché de la chaire. Et contrairement aux chaînes, je ne prends pas les gens pour des cons.

Quel a été le déclic?
Tout est parti du Village, cette émission de réinsertion sociale façon téléréalité pour France 2 qui n'a jamais vu le jour. Je commençais à en avoir ras-le-bol. J'ai d'ailleurs démissionné en cours de tournage. Et puis, il y avait les tricheries de Pékin Express. J'en ai d'abord parlé à la presse. Du coup, M6 a décidé de me faire passer pour un menteur en m'attaquant en diffamation. Ce qu'elle n'a jamais fait, au final. C'était juste un nuage de feu, de la propagande.

Pour M6, si la chaîne ne vous a pas attaqué, c'était pour ne pas vous faire de pub...
S'ils ne m'ont pas attaqué, c'est qu'ils savaient qu'ils allaient perdre. Au total, cinq personnes ont dénoncé les tricheries systématiques. Et puis la pub, ils nous l'ont tout de même faite.

Comment avez-vous vécu ces derniers mois?
Comme un moine. Je n'ai parlé à personne de mon projet pour éviter toutes sortes de pressions ou de coups bas. Je voulais travailler dans la sérénité et être sûr que mon livre sorte. (Son éditeur avait même donné un faux titre et une fausse date de parution, ndlr).

Vous craigniez également d'être sur écoute...
Sans être parano, certaines de mes conversations été coupées sans raison. J'ai changé de puce, mais ça recommençait. Du coup, j'ai pris deux portables. Je m'attaque à une industrie très puissante, mais qui va également en profiter.

N'est-ce pas un peu contre-productif, alors ?
Je n'y peux rien. En tout cas, il y aura un avant et un après La tentation de l'île dans les méthodes de production. Ce livre, c'est ma victoire. D'ailleurs, M6 a commencé à jouer le jeu de la transparence en déposant la bible (les règles du jeu, ndlr) de Pékin Express chez un huissier. En fait, avec Christophe Gallot, le chef de projet qui a également dénoncé les tricheries, on a fait office de CSA !

Aujourd'hui vous devez être grillé...
Sur TF1 et M6, je suis carbonisé ! Peut importe, d'autres chaînes de la TNT ont fait appel à moi, notamment pour 5 frenchies à Miami diffusé sur NRJ12. Mais j'ai refusé : je ne veux plus faire de compromis.

Votre avenir, vous le voyez toujours à la télé ?
Pas forcément. Je rêve d'acheter une posada au Brésil ! On verra bien.

*Sortie : mercredi 28 janvier aux éditions Jacob-Duvernet.
ITW TELE 2 SEMAINES


La télé-réalité dans le collimateur
Le journaliste Philippe Bartherotte a décidé de briser la loi du silence en racontant les coulisses des émissions de télé-réalité et notamment les méthodes pas très catholiques de certaines productions, dans un brûlot à paraître ces jours-ci, La Tentation d’une île.
Journaliste engagé dans des reality-show comme casteur, il raconte son quotidien aux côtés des candidats exploités, trompés et manipulés par des producteurs qui, écrit-il, ne reculent devant rien pour faire grimper l’audimat : L’Ile de la tentation, Pékin Express… Bartherotte détaille les mécanismes de manipulation de ces émissions.
L’auteur s’est « saboté » le 5 mars dernier en révélant au Canard enchaîné les curieuses méthodes de la production de Pékin Express, qui lui avait demandé de payer un taxi lors de la dernière édition pour favoriser certains candidats, ce qu’il a fait. Ce suicide professionnel, il ne le regrette pas puisque depuis longtemps déjà, il souhaitait quitter ce milieu où seul compte l’audimat, l’argent et la gloire.
L’auteur retourne en quelque sorte les caméras de la télé-réalité écrivant notamment : « Quand j’étais enfant, j’enlevais les ailes des mouches pour voir comment elles allaient s’en sortir, cela me procurait un certain plaisir, plus tard j’ai travaillé sur des émissions de télé-réalité, là on faisait pareil avec les hommes, c’est évidemment plus jouissif. » Ce livre est plus qu’une confession, c’est une psychanalyse.

Edition France Soir du mardi 3 février 2009 Paul Wermus

Article dans TELE CABLE SAT JANVIER + TELE LOISIRS AVRIL 2009

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Il y a : 2 Commentaires

Par : Nico

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