News The Voice
2001 Star academy
TF1 m'appelle et surtout Etienne Mougeotte par l'intermédiaire d'un type hyper classe et discret : le producteur Philippe Thuillier. Le projet ne se monte pas. Mais Mougeotte me rappelle : "J'ai des magazines d'info pour toi." C'est un autre monde. Je suis un journaliste, je n'ai aucune valeur marchande. A cette période, personne ne veut alors présenter "Star Academy", j'accepte. L'instinct, la reconnaissance du moment, la pulsion, comme toujours.
La guerre commence. J'avais eu deux articles dans ma vie, j'en ai soudain 200, tous pourris. Dans je ne sais plus quel canard, peu importe, on voyait Benjamin Castaldi qui sortait du "Loft" avec son 7 d'or en main, et moi, dans les flammes. Violence inouïe. Du jour au lendemain, les mêmes mecs qui me trouvaient génial me tapaient dessus. Mougeotte et Patrick Le Lay me soutenaient, ils répétaient :
"Ce n'est pas de sa faute, c'est l'émission qui ne marche pas, lui fait ce qu'il peut."
A la télé, il faut du temps. Au départ, je ne voulais pas déranger, je me laissais guider. Petit à petit, j'ai élagué le futile, cessé de vouloir prouver que j'étais un animateur, essayé d'accompagner les gens qui me regardaient. Autrement dit, je suis devenu moi-même. Au début de la "Star Ac", j'en faisais des tonnes. Un type du métier m'a conseillé : "Je t'aime bien, mais que penserait ton voisin de palier si, tous les jours, tu te pointais devant l'ascenseur en hurlant des ''Eh ! Ça va ?''. Tu dois en faire moins que dans la vie."
Je l'ai écouté. Je n'étais plus dupe. Je savais que je vivais avec mon alias, mon image, "le monsieur de mon travail" , comme je dis à ma fille. Mais je savais aussi qu'une fois chez moi, tout ça n'existait plus.
La "Star Ac" a pris au bout d'un mois ou deux. J'avais rempli mon cahier des charges : ne pas être là pour montrer ma gueule, tenir une émission en direct. A la fin de la première saison - 15 millions de téléspectateurs -, j'ai songé : on est quittes. La tentation aurait été d'aller aux soirées, de faire des trucs faciles, comme les candidats. J'ai eu des propositions pour partir ailleurs. Je suis resté six ans sur TF1, je n'ai pas fui. "Finis ce que tu as commencé", c'est ma grande théorie. J'ai opté pour LCI.
Sa décontraction à The Voice
Je viens d'une école de techniciens, pas d'une école de numéros de claquettes en coulisses. Ma méthodologie de journaliste peut-être… Je ne peux pas dire : "Arrêtez cinq minutes, je ne suis pas prêt." Il n'y a pas de ça chez nous. A quoi sert une oreillette ? Elle ne vous souffle en aucun cas quoi dire. Un prime des années 2000 ne ressemble pas à un prime des années 1990. C'est de la formule 1, on change de vitesse, les virages se négocient dix mille fois plus vite. Les mecs de la régie sont mes copilotes. Je dois savoir en permanence où est posté le gars de la lumière, celui du son et combien de micros sont ouverts.
Le plateau de "The Voice", concept fort, compte 17 caméras. Je tiens un avion, et même s'il n'y a aucun enjeu de vie ou de mort, je ne suis qu'un technicien. Bien sûr, il faut que tout cela ait l'air facile. A la fin de l'émission, je rends les clefs de l'appareil.
Les audiences
Je les regarde pour comprendre en essayant de garder ma spontanéité : qu'y avait-il en face ? A quel moment avons-nous dévissé ou, au contraire, grimpé ? Il faut évidemment faire de l'audience sinon vous ne restez pas à TF1, entreprise privée, qui vit de la publicité. L'intégration républicaine fonctionne aussi sur le plan professionnel : on me connaît comme le Grec, même si je suis né ici, je n'ai pas de piston, j'ai rencontré les gens que je connais tout seul. Chaque jour peut être mon dernier. Mais je ne fais pas ce que je fais à n'importe quel prix. Je proscris tout cynisme.
A la "Star Ac", l'émotion du type -"Alors, ta mère te manque ?" - était parfois écrite. A "The Voice", non. Lors des auditions, je suis en coulisses, du côté des familles, sans script, je me laisse prendre par le truc, je me connecte à la mère de famille. Je suis « avec ». Quand le jury ne retient pas les candidats, je leur dois la vérité, je ne peux pas m'en sortir avec une phrase toute faite de la prod : ça marcherait une fois. Pas deux.
The Voice et ses battles
L'exercice respecte les codes du ring et l'adrénaline monte d'un cran. Mais on a besoin de cette dramaturgie-là, sinon "The Voice" serait rebaptisée "Oui-Oui"… C'est déjà un peu "Oui-Oui", il n'y a aucune méchanceté là-dedans, juste de la dramaturgie. Comme le rappelle très justement ce philosophe de Florent Pagny : "A la fin, il n' en restera qu'un." Au départ, je n'assumais pas du tout de tenir la main des deux candidats et de n'en lever qu'une. Mais je m'y suis fait. C'est un jeu. Une épreuve. Beaucoup ont perdu au stade des battles et ont percé plus tard. Et puis, pardon, mais qui a jamais prétendu que la vie était juste ?
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Il y a : 0 Commentaires | Par : Nico |