Résumé "Eurovision France : C'est vous qui décidez" 2021 LE DEBRIEFF ET RECAP COMPLET "Et voilà Pravi"
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6e Journée du Samedi 30 janvier 2021 => "Eurovision France : C'est vous qui décidez" 2021 LE DEBRIEFF ET RECAP COMPLET "Et voilà Pravi"
Programme de la journée : Résumé du prime + VIDEO + debrieffing de l'émission, les commentaires, , les performances, , les votes classements;
Samedi soir 30 janvier 2021 sur FR2 était présentée la sélection nationale française pour le Concours Eurovision 2021 qui se déroulera à Rotterdam. Quoi qu’il arrive. Le Concours aura lieu cette année contrairement à 2020, les organisateurs néerlandais ayant été pris de cours alors par la crise sanitaire mondiale.
 
Aujourd’hui, tous les scénarios sont sur la table, comme celui ayant été choisi pour l’Eurovision Junior 2020 qui a vu la Victoire de la France, rappelons-le. Et ce pour la 1ère fois de l’histoire de ce sous-Eurovision, si je puis le formuler ainsi.

On espère encore que le public, ne serait-ce que partiellement, pourra être accueilli dans 4 mois, mais soyons juste, c’est tout sauf certain.

En tous cas, il y avait hier un petit public, trié sur le volet, dont j’ignore bien comment il a pu être « sélectionné » n’ayant vu nulle part un appel à la foule d’initiés. Il semblerait qu’il s’agissait d’« Eurofans », soit. Des pistonnés plutôt ? Peut-être.
 La soirée était présentée par Laurence Boccolini, récent transfuge de TF1, et d’un habitué du Concours, Stéphane Bern. Pas grand-chose à dire de leur animation, ils ont fait le job avec l’expérience télévisuelle qu’on leur connaît.
 Le jury était assez « prestigieux » dans le sens où tout le monde y avait sa place comme monsieur Manoukian, éprouvé à l’exercice des télés-crochet, une ancienne candidate pour la France, Natasha Saint-Pier (4ème en 2001), une ancienne postulante pour représenter le pays Chimène Badi (2019) ou bien encore le dernier vainqueur officiel de la compétition européenne (2019), Duncan Laurence qui parle le français comme messire le serbo-croate, c’est-à-dire pas un traître mot.

Présidé par Amir, forcément légitimé par sa 6ème place obtenue avec brio en 2016.
Le principe de la soirée fût quant à lui assez discutable lors d’un système plutôt bizarroïde voire tordu avec une première sélection de 7 candidats par le seul public et une wild card autoritaire décidée par le jury parmi les 5 restés sur le carreau sélectif.

Les 12 chansons présentées avaient eu droit à divers « coups de cœur » des jurés, coups de coeur absolument symboliques et très sûrement décidés à l’avance pour que quiconque n’en reçoive aucun.


On avait fait les comptes, mis à part les 9/10 coups de cœurs octroyés à Barbara Pravi, ceux qui avaient reçus 8 coups était le duo Andriamad. Il eût été donc logique que cela soit celui-ci qui bénéficiât de la wild card, et bien non, pas du tout !
Ni queue ni tête ce point du règlement.

On envoya plutôt LMK rejoindre les 7 heureux élus.

Et ensuite, au lieu de ré-entendre les chansons chanceuses, on ne fît que citer les numéros qu’il fallait retenir pour apporter sa voie à son protégé du soir. Si on avait gardé que 4 membres des sélectionnés, sans doute cela aurait-il pu être envisagé de rechanter sa partition, hélas non, le programme était suffisamment long comme cela ( près de 3 heures).

En lieu et place, on eût droit à un peu de remplissage avec un medley des succès d’Amir ou une venue logique de la jeune Valentina, gagnante du Junior 2020.

Quant au plateau, loin d’être gigantesque, crise oblige, au regard des spectateurs ayant pu y être accueillis, une scène correcte, circulaire, sans beaucoup de fioritures décoratives.  

En revanche, et c’était bien là le principal, des mises en image ou en scène qui toutes avaient été réfléchies par une équipe de production au point et crédible dans ses réalisations. Il faut dire que la sélection de chaque pays n’est pas suivie QUE par les citoyens du pays en question mais par les fans d’ailleurs. Qui vont déjà ici se faire une idée de ce qui sera fait lors de la grande finale de mai. Il faut donc déjà être opérationnel sur cette question là. Ouf, ce fût fait.


Voilà pour le portrait global de la soirée.
 
L’entame fût dévolue au duo Andriamad et il nous a été dit en amont qu’un tirage au sort avait été organisé pour décider de l’ordre de passage. J’émets pour ma part de très sérieux doutes sur cela car comme il est fou à quel degré le hasard avait bien fait les choses. Débuter par une chanson entraînante, la faire suivre par la ballade la plus lente, conclure par deux candidats dont on se doutait bien qu’ils n’avaient aucune chance de victoire (conserver l’audimat le plus tardivement possible), tout ceci interroge vivement.


Si « Alléluia » faisait partie des outsiders du soir, la prestation n’était pas sans tâche. Déjà, les tenues du duo métissé étaient hideuses et n’arrangeaient rien à l’affaire. Il y avait aussi un souci au niveau des voix. Comme l’impression désagréable que chacun pouvait chanter convenablement (mais sans amplitude) mais que le mixage des 2 voix en live ne fonctionnait pas.  

Lui Kevin a été méchamment détruit par Amir réagissant sur son attitude scénique avec une référence terrible, celui du duo israélien Datz de 1991 certes 2ème alors mais se référer à un si lointain passé indiquait à quel point le Président du jury l’avait trouvé un brin kitsch ou ringard et sûrement insuffisamment professionnel.


Juliette Moraine fût la bonne surprise de cette compétition. Version studio, il y avait de quoi être circonspect. Une ballade un peu soporifique et qui manquait d’impact à la première des écoutes. Mais le talent indéniable de l’interprète vue à The Voice France sublima le morceau au point d’en faire une qualifiée d’office même pour un non-initié. Grande mais surtout belle voix, beaucoup de technique et une force émotionnelle dans ses cordes vibrante et indiscutable. De superbes et enthousiastes commentaires du jury, au contraire des précédents !


Cephaz en 3ème position avait une des chansons les plus radio-friendly des 12. Un très bon look, du charisme et un titre agréable à écouter. Une voix plutôt atypique mais très audible. Bref, c’était bon et efficace.
 

Il fût suivi par une des horreurs du soir, le groupe polynésien Amui avec leur chanson sortie tout droit de la plage de Vaiava (ou une autre) en Tahiti, une contribution très « artisanale » et un trio qui n’était pas porteur d’une crédibilité effarante dans le cadre d’un concours européen de chansons.
 

Philippine faisait partie des « favoris » de cette sélection avec sa chanson « Bah non » qui porta mieux que jamais son titre prémonitoire. Ce n’était sûrement pas dû à sa composition écrite et musicale mais davantage à une présentation trop compliquée qui polarisait l’attention que sur cela. Cela étant dit, son éviction des 7, ou des 8, était très franchement injuste. Il y avait du travail derrière tout ça et puis cette jeune fille est dotée d’un vrai talent, d’un tempérament artistique flagrant et ce n’est pas ce lourd échec qui doit remettre en question sa motivation à poursuivre une aventure de chanteuse vivant de ses atouts en ce domaine.   



Vint ensuite Terence James autre candidat de The Voice, ½ finaliste lors de la saison 9.
Un peu le même souci que celui retenu pour Philippine, une mise en scène chorégraphiée un peu lourde à porter pour un chanteur non danseur. Certes, Terence ne manque pas de charisme mais le garçon est un peu raide, comme fait d’un bloc difficilement mobile et sûrement pas le successeur à Pokora. Vocalement, c’était bon voire mieux qu’en version studio. Le refrain très répétitif a dû finir par achever la ménagère devant son écran et ce fût la porte. Moins injuste que la candidate qui le précédait.
 


Si je « saute » pour mieux y revenir le passage gagnant N°7 de Barbara Pravi, c’est pour de suite évoquer le duo électro de Pony X qui était venu sur scène pour y faire la fête. Et de ce strict point de vue là, ce fût une franche réussite saluée par le jury. Le poney dont l’identité restera peut-être à jamais inconnue accréditant l’idée que l’Eurovision doit être sur un point de vue français « erroné », joyeux et festif.

Chanteur fort sympathique, avec une dose certaine d’humour, sur une mélodie vocale peu aisée avec décrochages réguliers en voix de tête mais voilà, pas d’une maîtrise prodigieuse et pas toujours très juste. Ce qui donnait une impression d’à peu près pas des plus professionnels. Mais voilà, ce fût largement la performance la plus fun de la soirée, 3 minutes d’un plaisir certain en dépit de ces petites imperfections. On avait envie d’aimer ça. Et ce le fût, au télévote et aussi par le jury.


On « raconte » que FR2 misait beaucoup là-dessus (en dehors de Pravi) et ça se comprend.


Le corse Casanova (son vrai prénom) lui succéda en espérant reprendre le flambeau de Patrick Fiori, 4ème en 1993 !

Chanson que j’ai estimée trop linéaire, trop simple mélodiquement, trop répétitive, manquant singulièrement de relances ou de variations mais qui, étonnamment, fût plébiscitée par le public bien que n’ayant rien de significatif. Peut-être dû au chanteur ne manquant pas lui de charisme.



LMK était la touche urbaine de la programmation avec son titre « Magique » déjà programmé en radio. Débutant originalement à la harpe, son reggae soul ne toucha pas pourtant le public puisque ce fût elle qui reçut le passage en 8ème qualifiée in extrêmis. Pourtant, l’ensemble n’était pas mal et catchy, la tenue vestimentaire bien choisie mais sûrement que ce genre musical ne correspondait pas suffisamment au public présent devant sa TV.

Il a fallu en urgence convoquer la fashion police en voyant le « look » improbable du candidat Ali, de sa coiffure à sa tenue. Absolument affreux. A tel point qu’on pouvait se douter qu’il ne croyait pas du tout en ses chances (normal, il était un des postulants les plus délaissés du pronostic final) et qu’après tout, son « moment de gloire » devait être assorti du « je me fais plaisir ». Vocalement sur ce morceau écrit par le groupe célèbre Hyphen Hyphen, c’était solide et performant mais il était patent que ça ne plairait pas du tout.


Enfin, une autre horreur artistique de la soirée avec les tahitiens d’Amui, le duo 21 juin. Déjà, le nom de leur formation ne présageait rien de très bon. On attend le duo 25 décembre pour fêter Noël. Un chanteur aussi charismatique qu’un lampadaire de quartier et qu’on aurait pu imaginer derrière un comptoir de la poste. Et une partenaire tout aussi insignifiante. Cela sonnait un peu trop amateur et cela manquait trop de prestance. Quant à la chanson, certes, c’était plutôt joyeux mais de là à la voir parmi les 7 des télévoters, au secours le goût du public.


Enfin –enfin-,  il est utile de parler de la chanson gagnante, celle qui représentera la France le 22 mai prochain à Rotterdam.


Barbara Pravi était la grande favorite u soir, aussi bien des bookmakers anglais que des Eurofans européens agissant sur Youtube entre autres réseaux.

Il faut rappeler que Madame Pravi a déjà un CV Eurovision bien rempli ayant écrit la chanson du Concours Junior 2019 pour Carla (5ème) et surtout la chanson gagnante pour notre pays en 2020 avec Valentina.

Je ne suis pas certain du tout que Barbara soit une grande spécialiste de ce Concours ancestral mais une chose est sûre : elle a COMPRIS ce qui pouvait fonctionner dans le cadre d’une telle compétition. De la même manière que son « expertise » sur le Junior ne fait désormais plus le moindre doute, celui sur le senior avec sa création (en compagnie d’Igit) de « Voilà » laisse penser la même chose.
Comme ce morceau est bien construit, tellement Eurovision-compatible avec des couplets lents, des refrains plus punchy et surtout une fin sublime, en accélération du tempo initial aboutissant à un Voilà conclusif projeté puissamment tel un hommage au reste du titre. Absolument parfait et si propre à enthousiasmer tout Eurofan qui se respecte.

Et enfin –enfin-, un staging totalement abouti et ce bien longtemps avant le Grand Soir. Sur tous les plans, ceux des caméras, des ombres et lumières, du placement projecteurs, absolument incroyable de la part d’un concurrent français. Et même du jamais vu jusqu’alors. A tel point que si on refaisait à l’identique le visuel de la sélection de samedi soir dans 4 mois, personne n’y trouverait à redire. C’est du cousu main, du fin prêt, déjà mis en boîte.


Et que dire de la PERFORMANCE de l’interprète ? Un grand Wow d’extase ? Oui, très certainement. Une fiabilité vocale digne d’une promenade de santé, une qualité et maîtrise gestuelle théâtrale et précise, une intensité de jeu issue de l’Actors Studio sans qu’elle apparaîsse pour autant factice, Barbara Pravi est là durant 3 minutes et nous rend captif tel un admirateur en cage. Statufié par l’exposition d’un pareil talent artistique. Et d’un savoir-faire ici en parfaite correspondance. Indiscutable vainqueur du jury et du public.


A noter les indécents 2 points octroyés si généreusement par la jurée Marie Myriam et je ne doute aucunement qu’elle n’a pas voulu donner aucun point se doutant malgré sa sottise que cela la distinguerait du groupe des votants auquel elle appartenait. Scandaleux et ridicule. A croire qu’elle aussi est engoncée dans les poncifs nationaux autour de l’Eurovision qui voudrait que celle-ci soit forcément « décalée » et drôlatique.

Immédiatement, les bookmakers ont réagi en projetant la France 1ère de leur tableau habituel avant de la rétrocéder en 2ème position. Ceci étant bien sûr indicatif ou anecdotique, si peu de chansons ayant été révélées (ou pressenties) à ce jour.

Mais mieux vaut cela que l’inverse surtout quand cela est corroborée par de nombreuses vidéos d’Eurofans sur Youtube à la gloire du choix français (certains adorent absolument cette contribution).  

Tout ceci pour dire que l’on peut attendre avec sérénité la finale du 65ème Concours de l’Eurovision en espérant, pour le moins et raisonnablement, un très bon classement.

Et qui sait, après tout, si la chanteuse « à demie » ne deviendra pas alors toute entière.
Bravo Pravi !

Gilles Hébert.  





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